Semi-marathon de Marjevols-Mende

Le dimanche 23 juillet a eu lieu le 45ème semi-marathon de Marvejols-Mende, course qui relie deux villes en Lozère : Marvejols à Mende. C’est une course atypique que j’ai toujours eu envie de faire : me mesurer à son dénivelé de fou et profiter de l’ambiance unique.

Dimanche 7h-9h

Il est moins de 8h, l’orga’ du semi-marathon de Marjevols-Mende est déjà à fond. Musique, mots d’encouragement. Les marcheurs vont partir à 8h, il y a déjà pas mal de monde. On salue et discute un peu avec des coureurs qu’on a pu croiser sur les réseaux sociaux ou les autres courses ! On n’est pas très nombreux, max. 3000. Il y a beaucoup de maillot de club et c’est plutôt âgé.

Quelques centaines de mètres d’échauffement et puis je me place, au centre du peloton. Pas de pression, j’ai prévu de partir tranquille.

Dimanche 9h pétantes pour le semi-marathon de Marjevols-Mende !

Km1 au Km5 : du départ au Pont des Ecureuils

Le départ se fait sur une grande place mais très vite la chaussée se rétrécit ce qui crée des embouteillages. Je fais un premier km très lent. D’après le parcours, on a un faux plat jusqu’au 5ème. A mes yeux, c’est plus une succession de montées et de descentes. L’ambiance est bonne, ça rigole. Tout le monde sait que le plus dur est à venir et essaie de l’oublier en relativisant.

Les gens sont quand même nombreux sur le bord de la route pour un dimanche matin. Ils nous encouragent. Ça fait plaisir. Un peu après le cinquième, on traverse le fameux Pont des écureuils qui permet de rejoindre la très très longue montée qui nous mènera à Goudard. Ça y est, ça commence !

Km5-Km9 : vers le col du Goudard

A la sortie du Pont, la fameuse expression écrite au sol : « Ici commence l’enfer ». Et on le comprend très vite, ça grimpe sec. On va s’envoyer des pentes qui ont une moyenne de 8% sur quatre bornes avec presque aucun répit. Très vite, la cardio s’emballe, le souffle est court, l’air manque. Je m’y suis entraînée donc la sensation ne me choque pas. Un premier ravito arrive vite. J’avale ma pâte de fruit, de l’eau et un sucre. Je repars et je m’applique à faire des petites foulées, à positiver, à me dire que j’y suis dans ce Goudard tant redouté et que je vais y arriver. Autour de moi, le silence est total. Ça rigole plus. On n’entend que le bruit des pas et le souffle court des coureurs. Ça commence à marcher. Et là, je me dis « non, pas encore tu tiens le plus longtemps possible ».

On est entre le km7 et 8, ça grimpe dur. Ça ne s’arrête pas. J’essaie de repousser le moment où je marcherai mais je sais qu’il arrive. Pour passer le temps, je lis toutes les inscriptions marquées sur le sol par le public comme au Tour de France. Ça occupe et ça me fait sourire!

Je commence à marcher pour récupérer

Je suis rincée et je vais marcher un peu. Tout de suite, ça va beaucoup mieux. J’avance sur cent mètres à grandes enjambées. J’ai l’impression que je vais aussi vite qu’en courant. Mais ce n’est pas vrai car un monsieur qui en est à son 22ème Marvejols-Mende (il me l’a dit un peu plus tôt quand on pouvait encore parler ahaha) et qui n’a pas craqué, continue à courir tout doucement et il nous double. J’applique les tactiques de l’arbre et des panneaux. Je cours entre deux arbres ou panneaux puis je me repose quelques mètres et on recommence. Au final, ça passe très bien comme ça. Le temps est gris et pas trop chaud, on ne souffre pas de la chaleur au moins.

Nous voilà dans le village de Goudard. Le public est nombreux, le ravito bien fourni, il y a de ma musique, ça fait du bien. Je m’arrête encore une bonne minute pour bien boire et prendre un sucre.

Je sais que le col n’est pas loin. Moins d’un km. Ça grimpe toujours autant. Je cours 300m en marche 100 et ainsi de suite. Et ça se passe très bien. Je m’en veux de marcher mais à ce moment, il reste encore 14 bornes et j’essaie de m’économiser un peu. Certains ont renoncé et ne court plus. Je les comprends, il nous faut arriver entier au bout du semi-marathon de Marjevols-Mende.

Encouragements au top !

100 mètres devant moi, je vois des participants se prendre en selfie devant un panneau. Je comprends, on y est. Le col du Goudard enfin !  Je lève la tête. Le public est très nombreux. Des enfants, des plus vieux. Ils nous encouragent vivement. Nous avons nos prénoms sur nos dossards et pendant la course ça trouve toute son utilité. En effet, j’entends quelques « allez Bénédicte » ou « ne lâche pas Béné » de la part de parfaits inconnus et ça me fait chaud au cœur.

Km10 à 14: la descente du Goudard puis le faux-plat de la baraque de la Planchette

Ça montait comme jamais et là, ça se met à descendre d’un coup. Des pentes à 12% dont la toute première partie à 15%. Je me lance et c’est grisant. J’essaie de me freiner un peu pour ne pas me flinguer les quadri mais c’est tellement kiffant. Je double pas mal, mon cardio est à nouveau bon. Sur cette partie, peu de public mais beaucoup de marcheurs que l’on rattrape et l’on dépasse.

Une fois les trois km de descente abrupte passés, on attaque à nouveau un faux-plat montant qui doit nous amener à la deuxième difficulté du jour: le col du Chabrits.

Km15-18 : la montée du col du Chabrits

Le début du Chabrits ne me semble pas trop difficile. J’ai ralenti mais je l’avale sans trop de difficulté. J’ai vu qu’il avait une moyenne de 5% de dénivelé sur trois bornes et demi environ. Certains autour de moi semblent épuisés d’autres marchent pour récupérer. D’autres ont la forme et avancent à bonne allure. Pour ma part, ça va, je peux courir. Passe un puis deux km et d’un coup il y a un virage en épingle et ensuite ça grimpe sec en lacet. Je vois que toute la difficulté est placée à la fin ou c’est aussi élevé que dans le Goudard.

Au bout de 500 mètres, je marche un peu puis repart en réappliquant la technique des panneaux de signalisation (environ 200m de courses puis 50m de marche). Je croise une jeune fille à qui je dis de ne pas lâcher et avec qui je me mets à discuter. Elle en est déjà à son troisième semi-marathon de Marjevols-Mende. Je l’embarque dans ma tactique des panneaux. On finit ensemble la montée jusqu’au village de Chabrits. On a doublé pas mal de personnes ainsi et il m’a semblé que c’est passé bien plus vite. Une fois au village, dernier ravito. Je m’arrête une bonne minute, tant pis pour le chrono. Je bois un verre de boisson énergisante, de l’eau, je prends un sucre et papote rapidement avec les bénévoles. C’est le dernier ravito. Il ne reste 4 bonnes bornes. Ça fait 2h10 qu’on court.

Km18 à Km22,7 : descente sur Mende et ascension finale

Je fonce dans la descente. A nouveau, des descentes abruptes. Je ne souffre pas et me sens bien. Je me dis que peut être j’aurais pu ne pas m’arrêter aux ravitos ou moins marcher. Mais dans ce cas-là, je serais sûrement carbo à cette heure de la course. Je réalise peu à peu en descendant sur Mende et en voyant l’immense cathédrale se rapprocher (elle est à l’arrivée) que c’est presque fini et que je vais le faire. Après trois km de descentes, on rentre dans le centre-ville et évidemment ça grimpe.

Hors de question de marcher, ni de me laisser influencer par les autres coureurs. Le public est vraiment nombreux et nous encourage. Ça permet de tenir. Je n’ai jamais vu ça sur une course. Encore une fois, j’entends mon prénom et ça me permet de tenir dans cette grosse montée finale qui ne veut pas prendre fin. Beaucoup de gens marchent, je refuse. Allez, encore 100 mètres, j’essaie de sprinter car je vois que je peux être sous les 2h30 mais les jambes tirent. Voilà c’est fini! Temps officiel : 2’30″02, D+ 634 et D- 530m.

Après la course !

Je rejoins mon copain qui a également fait la course ainsi que d’autres connaissances de running, on reprend nos esprits, on rigole, on est content. Je croise et félicite quelques coureuses et coureurs avec qui j’ai pu échanger pendant la course. Y’a un super état d’esprit.

On mange un peu. A l’arrivée c’est sandwich et 1L de Quézac pour tout le monde. Ça fait du bien.  On redescend sur Marvejols en navette et je réalise peu à peu. Je comprends pourquoi cette course est une classique : un parcours très exigeant mais contre balancé par un super état d’esprit. Un public très nombreux et des bénévoles adorables.

J’espère que ces quelques lignes vous auront permis de mieux connaitre le semi-marathon Marjevols-Mende, cette course atypique et attachante. Qui sait si elle vous donnera l’envie de vous lancer sur les routes de Lozère, en juillet 2018.

Bénédicte – compte-rendu complet sur le blog Sur la route du marathon.

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