Mon premier marathon… à Paris !

MARATHON DE PARIS : Le premier jour du reste de ma vie

Pourquoi courir un marathon ? Pourquoi le Marathon de Paris ? L’histoire a commencé sur les bancs de l’école en avril 2016. Je regardais les résultats du marathon de Paris 2016. Et pourquoi pas moi ? Serait-ce un objectif pour 2017 ? Je me verrais bien finir la course sur le tapis vert. J’interroge ma colocataire et sans trop réfléchir je m’inscris. Oui car je reste persuadée que si nous réfléchissons trop, nous prenons peur. Ne faut-il pas être un peu fêlée pour oser s’embarquer dans une telle aventure ?

http://www.schneiderelectricparismarathon.com/fr

Arrivée à Paris le samedi 8 avril

Ma soeur, ma mère et une amie sont venues avec moi pour le week-end et leur soutien s’avérait indispensable !

Objectif principal : retrait du fameux dossard et petite ballade dans le salon du running avec mon amie. Une petite montée d’adrénaline lorsque je prends en main le dossard.

Dimanche 9 avril 2017

Déjà une belle chaleur dans le sas de départ. Je quitte la veste finalement avant même de partir… La pression monte. 5, 4, 3, 2, 1, let’s gooooooo !

🔹0-6 kilomètres : un rythme plutôt lent mais je me surprends à être régulière, regarder les monuments, rire aux blagues de certains coureurs (au 2e km, deux petits malins nous ont crié : allez on tient le bon bout plus que 40 ! Si je les avais croisé plus tard j’aurai surtout eu envie de les insulter… oups!) Tout se passe plutôt bien, je suis déjà en débardeur et la chaleur commence à se faire sentir. J’attends avec impatience d’être au 6e km « Place Bastille » pour faire un coucou à ma mère, ma soeur et à mon amie

🔹6-10 kilomètres : Loin du chrono habituel sur les 10 kilomètres, je suis en forme, je suis plutôt régulière, je ne souffre pas et je ne sais surtout pas dans quoi je m’embarque par la suite !! Faire preuve d’humilité même dans le sport…

🔹10-21 kilomètres : on se balade, on s’asperge d’eau, on boit beaucoup beaucoup et on franchit le porche du semi-marathon… la moitié est faite !! Ce passage m’a fait bizarre car en course officielle je me suis toujours arrêtée à ce stade là. Mais aujourd’hui, il faut continuer et ne rien lâcher. L’aventure ne fait que commencer !

🔹 22-28 kilomètres : une bonne partie de cette distance se situe sur les quais. Je rencontre alors mon pire cauchemar : le tunnel des tuileries !!! Une impression de suffoquer, des personnes qui tombent petit à petit comme des mouches à cause de la chaleur, les pompiers et le samu dans tous les sens…. rassurant n’est-ce pas ? Et là malheur : plus d’eau… Quelques gorgées que j’économise. Mon portable étant en mode avion pour simplement avoir de la musique, je ne sais pas où sont mes proches ni leur indiquer que j’ai besoin d’eau…. je commence à paniquer et à avoir un coup de mou. Pas de douleurs physiques mais le mental craque.

Le mur

🔹 28-31 kilomètres : mon mur est arrivé au 28e et a duré jusqu’au 31e. Je cherche désespérément mes proches, je n’en peux plus je n’ai plus de jambes… J’ai envie d’insulter le premier venu (promis je ne suis pas agressive dans la vie). Je vois enfin ma copine,  j’ai envie de rester avec elle et je lui hurle que je vais arrêter. Ma sœur se met à courir à côté de moi pour que je ne lâche rien. Je commence à pleurer, je suis à bout de nerfs. J’aperçois ma copine Rim qui est accrochée à son appareil photo et qui me crie de sourire, que j’ai l’air fraîche et en forme. Et là c’est le drame je fonds en larmes, je marche 2 minutes avec elle le temps de prendre mon gel et elle se met à courir en converse à mes côtés le temps de franchir le 31e km…

🔹 31-39 kilomètres : Je ne sais pas ce qui se passe mais le mental reprend le dessus. Je passe le 32e km en me disant que j’en ai pour encore plus d’une 1h  mais qu’il me reste « plus » que 10 kms avec tout ce que je laisse derrière moi. Ne rien lâcher rien il faut se battre …. Mes jambes n’avancent plus même si je n’ai absolument pas de douleurs particulières (même pas à ma jolie ampoule d’il y a 10 jours) mais la tête commande et je n’ai jamais eu autant confiance en ce pouvoir du mental.

🔹 39-42,195 kms : je marche quelques instants mais je sais que la fin n’est pas loin alors je m’auto-motive. Je pense à une bière bien fraîche, à un gros burger , on se soutient entre coureurs, c’est si beau ! Je sais que je retrouve mes proches bientôt et de penser à elles cela n’a pas de prix : je sais qu’elles ne sont pas loin… J’entends crier à 300 mètres de l’arrivée et là…

Finisher !

Passer sous ce proche du marathon : je fonds en larmes ! Je suis submergée par l’émotion. Je n’y crois pas … Est-ce que c’est réel ? J’ai bien couru pendant 4h41 ? J’ai bien dévalé pendant 42,195 kms ?

La tête dans les étoiles

Ensuite, ce bonheur d’avoir accompli un marathon ne me quittera pas pendant une semaine et j’ai eu cette sensation d’avoir un nuage qui planait au dessus de ma tête.

« Plus le combat est dur, plus la victoire est belle »

Cette citation résume finalement bien les valeurs que je retrouve dans le sport : le dépassement de soi, les limites à franchir pas à pas pour se donner force, ainsi que courage et confiance. Oui le sport peut donner et redonner confiance en soi (surtout après un marathon). Partager ses expériences sportives, ses émotions après une telle course c’est aussi partager ce qui nous fait vibrer pour que d’autres prennent leur envol pour réaliser aussi de nombreux rêves qu’ils croient encore impossible. Mon métier d’éducatrice spécialisée me permet d’utiliser le sport comme support de médiation afin d’apprendre aux jeunes ces valeurs qu’ils n’ont pas ou qu’ils ont oublié après de très lourds passés malgré leur jeune âge.

Le sport unit, réunit, le corps et l’esprit. Il permet de s’évader, de se faire plaisir et de lâcher prise. Le sport oblige à une grande part d’humilité. Il permet d’apprendre à être patient, de se faire confiance et ce, même dans la difficulté.

Alors oui c’est plus facile à dire après avoir franchi la ligne d’arrivée sans blessures, sans cassures et plus épanouie que jamais. Cependant je tenais vraiment à reparler de tout ce que le sport apporte comme valeurs et comme sens de l’éducation, et ce bien au-delà de l’aspect physique trop souvent prisé. Car c’est bien plus que ça pour moi et pour une grande partie de cette communauté de runneurs.

aJe ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir appris tout ça, de m’avoir inculquer cette humilité et cette volonté de se dépasser pour progresser et être encore plus fier de soi. Même si la confiance n’est pas mon point fort, aujourd’hui je suis fière de moi et fière d’être venue à bout de ce Marathon de Paris le 9 avril 2017.

Merci à toute l’équipe du blog de m’avoir laissé la plume le temps de l’expression d’un marathon.

Pas de commentaire

Dites-nous tout ! On vous donne la parole ;)